Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

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plm
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par plm »

Blu Sera a écrit :....
Et en arrière-plan, ce pourrait bien être Robert "Bob" Wallace que l'on voit travailler le châssis d'une Birdcage sur la photo ci-dessous, et qui a quitté Maserati pour Lamborghini peu de temps après pour devenir l'essayeur maison (collaudatore) emblématique, bien avant Valentino Balboni ne reprenne ce rôle. PLM me corrigera si besoin ;)
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Hallucinant!!!
Effectivement c'est lui, qui a développé la Miura et la Countach, Valentino n'est arrivé qu'en 68 comme "apprenti à tout faire", son premier essai fut d'une Miura SV, à priori la 5110 en 72/73, la dernière, propriété aujourd'hui de Simon Kidston.
Une idée de l'année (voire le mois) de ces photos? Si Tipo 63, c'est en 61? Donc deux ans avant d'être embauché par Lambo.
Mais cela peut aussi laisser penser que Dallara, ancien de chez Maserati aussi (il était assistant d'Alfieri), l'a "amené" avec lui en allant chez Lambo, ou du moins proposé...
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Froggie
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par Froggie »

On a une vraie clique d'historiens multicartes sur Maseratitude :lol:
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maseramo
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par maseramo »

A nous tous on y arrive ! ;)

Bob Wallace était néo Zélandais. C'est Guerino Bertocchi qui l'a repéré et fait venir à Modène en 1959 mais il y eu des problèmes pour qu'il soit engagé directement par Maserati. Il a ainsi travaillé de 1960 à 1962 pour les écuries privées clientes de Maserati (Camoradi USA de Lloyd Casner et Serenissima du comte Volpi). C'était les débuts de la Birdcage à moteur arrière. Les photos ci dessus datent de janvier-fev 1961, en tout cas pour celle de l'essai du "muletto" à Monza. GianPaolo Dallara était effectivement l'assistant de l'ingénieur Giulio Alfieri. Il a bien vu l'excellent travail de Bob Wallace qui a rejoint Lamborghini dès sa création en 1963.
Dernière modification par maseramo le dim. 1 juil. 2018 12:34, modifié 1 fois.
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par maseramo »

Ci-dessous en Mars 1961 sur l'Aerautodromo di Modena, la Tipo 63 004 de l'écurie "Serenissima" vient d'être finie avec sa dérive caractéristique. Guerino Bertocchi est au volant et assure réglages et rodage. L'ingénieur Giulio Alfieri, à droite en costume sombre et mains dans les poches, est comme d'habitude songeur devant son œuvre. Bob Wallace, le mécanicien de Camoradi/Serenissima, se frotte l'œil. Le pilote Ritchie Ginther, appuyé contre la voiture blanche et les bras croisés, observe l'une des 4 premières Maserati à moteur central arrière qui a encore son "nez court" et sa "bulle en plexiglass".
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Domi 13, Maseralfa, Ghibli30 et Barth se souviendront avoir vu cet exemplaire aux 10 000 tours du Castellet en octobre 2015 :
http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=3772
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par maseramo »

Fangio teste le 250F à moteur V12 #2531 aux essais du Grand Prix du Maroc 1957 :

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La communication Fangio-Bertocchi se passe de son !
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par Blu Sera »

Magnifique illustration par Cahier père de la complicité entre Fangio et Bertocchi, qui me fait penser à cette photo de Cahier fils, où Schumacher et Todt transposent 50 ans plus tard cette complicité victorieuse ;)

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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par Blu Sera »

Autodromo di Modena, 1952. Il me semble reconnaître Guerino Bertocchi ;)

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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par maseramo »

Bien vu, Blu c'est lui ! :) Mais qui sont les autres ?
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par Blu Sera »

D'après google, nous sommes à Imola, et non pas Modena. A droite de Guerino Bertocchi, Vittorio Bellantani, qui travailla pour Maserati entre 1950 et 1955, où il développa la Maserati A6GCM (1952) puis la 250F. A gauche, Ferdinando Assirelli, présenté comme promoteur de courses sur l'autodrome de Modena.
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par Blu Sera »

Le 29 octobre marque la naissance de Guerino Bertocchi, c'était en 1907 ;)

Le voici en 1954 à Heathrow, devant un avion d'Alitalia en partance pour le Tourist Trophy. Bien entouré à gauche de Luigi Musso, Sergio Mantovani, Giorgio Scarlatti, Cesare Perdisa et sur la droite de Luigi Bellucci et Benoit Musy.

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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par maseramo »

Superbe photo ! Grazie Blu !

Plus que 299 et on a le tome 2 de Guerino Bertocchi :)
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par Domi13 »

Blu Sera a écrit :Le 29 octobre marque la naissance de Guerino Bertocchi, c'était en 1907 ;)

Le voici en 1954 à Heathrow, devant un avion d'Alitalia en partance pour le Tourist Trophy. Bien entouré à gauche de Luigi Musso, Sergio Mantovani, Giorgio Scarlatti, Cesare Perdisa et sur la droite de Luigi Bellucci et Benoit Musy.

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Magnifique photo
Merci Blu
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par Konimino2 »

Maseramo regarde tes mp, lien vers ce en vente de bertocchi.
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par Froggie »

Une anecdote intéressante sur les raisons du départ de Guerino Bertocchi de Maserati, relatée par Marc Sonnery aujourd'hui dans F-chat.
https://www.ferrarichat.com/forum/threa ... hi.619639/

This text I wrote about him starts with his end because he was suddenly mentioned, off topic, in the Khamsin thread, specifically about his departure from Maserati, not voluntary but upon being fired. He is often painted in an overly rosy manner so I felt the facts should be put forth.

Guerino (real name Guarino) Bertocchi born October 29, 1907, was one of the oldest employees of Maserati when he got himself fired by the company at the Paris car show.

Ever since his son Aurelio had been fired for being insubordinate and causing problems during the early days of the Citroen administration (he had wanted to be commercial director but was not considered capable), Guerrino had started criticizing the Bora which was being launched that year (1971). It was known he had told potential clients to go buy a Pantera instead...his son had been recruited by de Tomaso after his firing from Maserati.

Bertocchi was totally against a rear mid engine road car, he felt Maseratis were GT cars and that following that fashion was wrong for the Trident. In this he certainly had a valid point however the decision had been taken to produce the Bora and he was not on the board, he was just a technician. He had no say.

In testing of the Bora he was therefore so contrarian that it actually helped make it even better before the product was finalized. However well before that he was relieved of Bora development duties which were assigned to Cleto (Anacleto) Grandi . Finally at the Paris car show Bertocchi was caught in the act. There was then the habit of giving potential clients rides in cars in Paris during the car show –try that in today’s traffic!- and a fake client, a Citroen employee he did not know, rode along with him in a Bora with a hidden tape recorder and yes Bertocchi was telling him to buy a Pantera instead.

He was fired that day in Paris.

He was then recruited by de Tomaso to do what he did at Maserati before, test cars.

There was another reason he was fired from Maserati.

When Citroen took over in 1968 the commercial director it appointed, Dominique Drieux, number two to administrator Guy Malleret, did his due diligence and found two level accounting (the official one and the real one behind a cloak room in a sort of closet)which had nothing to do with Bertocchi and also that parts were being stolen in industrial quantity. It was quite chaotic with no accountability.

Drieux, after he finished reviewing everything from ledgers to parts inventory, asked Malleret “how many wheels in a Maserati” and Malleret answered “Why five of course.” Drieux answered “No, more like 6 or 8.”

Who was at the root of this? Bertocchi. He had been one of the few with Afro Barani and his relative Gino Bertocchi (who had an important role in the engine room) to have worked for Maserati since the days in Bologna before Adolfo Orsi senior decided after his purchase of the company to move it to Modena just before WWII. Then his son Aurelio joined as well. There was a sort of Bertocchi clan within the factory, not just the family but those loyal to Guerino.

Once road car production started in earnest with the 3500GT Bertocchi as chief of the test driving department was always busy testing cars off the assembly workshops and prior to delivery to sign off or get issues sorted.

He had a rather un-democratic way of dealing with problems emerging in cars tested by him or other testers, such as Rosario Cammarda whom I interviewed for my book. If the car was destined for a dealership where he had friends he would say sort it out, no matter how small or major the issue was. If it was for some other dealer or importer, particularly the US he would just say va bene cosi, that’s fine leave it. So the car would depart to its destination flawed....

He was quite the conflictual bully personality feeling he had a right to rule the roost in the workshops and the gentlest of persons one day could take it no more. Ermanno Cozza famously became infuriated once when Bertocchi was being contrarian, overstepping his authority and it was Mr Drieux who had to sort it out, get Bertocchi to toe the line.

In his golden years at de Tomaso he continued testing cars and that is when fate intervened. There has been much incorrect reporting of his demise and I went through a lot of trouble back in 2012 to sort the wheat from the chaff.

A Dutch client visited the de Tomaso factory with his family and wanted to try a Deauville the four door model. The only one available was a right hand drive UK market car. So off they went, April 13, 1981, with the family in the back seat Bertocchi driving first, then passing the wheel to the Dutchman.

They stopped at the Maserati garage of Franco Tralli in Bomporto 10kms outside Modena since they were driving nearby. Tralli confirmed this to me.

Then not long afterwards the Dutchman obviously sampling the high performance of the car in a spirited way (you could still really drive in Europe in those days) wanted to overtake a truck but due to being on the right side could not see properly around the truck in front when deciding to overtake and they hit an oncoming truck head on, left front to left front. The Dutchman was injured but Bertocchi had no chance as he took the impact fully. People who then drove by the accident scene thought Bertocchi had been driving since some saw him in the wrecked car in the left front seat, hence the confusion. Articles then stated he was driving as a result but he was not.

But to finish the positive side of Guerrino.
He was stalwart of the company, rode with Alfieri Maserati as a teen in the Targa Florio in 1926 the first time ever a Maserati competed. He was chief mechanic in racing in F1 and endurance racing, then head of the racing department. He ran a tight ship was an excellent test driver, very fast, some say faster than Fangio around the Modena aerautordromo and that is believable. He was very appreciated by the drivers. He did tons of testing in all racing cars and drove the final Tipo 151 in April 65 just before Lloyd "Lucky" Casner crashed fatally at the le Mans test day April 1965.

He had a wicked sense of humor, a gentler side to his harsh personality (he chose the nickname Guerrino instead of his real first name Guarino because it meant little warrior). He used to scare the daylights out of people riding with him with a bit of mean trick.

On one of the innumerable long straights in the flatlands around Modena he would wait until the last second to overtake a truck when another came the other way, terrorizing his passenger who thought his last moment had arrived. Drieux told me he played that trick all the time so anytime he rode with him he would make him promise not to.

It must have been harder for him than anybody else to see Maserati forced to stop racing and this frustration seems to have really affected his outlook and how he dealt with people. Even if it is wrong it is understandable.

So he was far from the saint some paint him as, he had a shady side and was a true contrarian but still he was a major contributor to Maserati’s early history and part of the legend of the Trident.

(note: all of the above is confirmed in interviews in my book, I am not trying to sell books, it sold out anyway but I felt the above had to be clarified.)
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Konimino2
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par Konimino2 »

Ah ouai quand même...
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maseramo
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par maseramo »

Merci Froggie pour ce document assez important. J'ai eu l'occasion de discuter longuement avec Ermanno Cozza sur le sujet "Guerino Bertocchi" et le très fiable Ermanno me confirma les dires de cette lettre de Marc Sonnery, que l'on retrouve dans son livre "Maserati, the Citroën years". Guerino Bertocchi lui avait tellement cassé les pieds, à Cozza, que ce dernier avait même envisagé un temps quitter Maserati. C'est dire !

Je crois que Guerino Bertocchi fut assez exemplaire tant que Maserati a fait de la compétition. Son implication dans la période des barquettes S et surtout de la Formule 1 250F fut vraiment éblouissante. Il a personnellement réglé et rodé toutes les 250F et c'était un pilote hors pair. Un peu comme si un chef mécanicien de Formule 1 actuelle avait assuré personnellement le développement châssis et pilotait dans les mêmes temps voire plus rapidement que les pilotes d'usine ! Inimaginable ! Sa proximité avec Fangio, qui l'écoutait très attentivement, fut décisive pour la conquête du titre de champion du monde 1957. Tous les deux étaient à la fois mécaniciens et pilotes :
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Sa contribution aux succès de Maserati lors de cet âge d'or des années 50 fut déterminante, de même dans l'excellent réglage des Maserati de route des années 60.



Mais Bertocchi n'aimait pas les moteurs à l'arrière. Il eut toutes les peines du monde à régler le Muletto Birdcage à moteur central arrière en 1960 alors que pour toute voiture à moteur avant, de course ou de route, il trouvait à l'instinct, aussi facilement qu'il respirait, le meilleur réglage possible, même avec des solutions techniques anciennes comme le pont arrière rigide. Il sua sang et eau sur la Bora qu'il finit par régler magnifiquement avec un rapport confort - tenue de route meilleur que la rude Lamborghini Miura. Mais en râlant sans cesse et en concluant son collaudo : "va bene, ma preferisco la Ghibli !" Ci-dessous retour de collaudo laborieux de la Bora, l'ingénieur Alfieri en cravate, Bertocchi en noir de face :
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Bertocchi supporta assez mal en fait, la tutelle Citroën qui le privait un peu de son influence dans l'usine. Ci-dessous au salon de Genève 1971, il est perplexe et fait la grimace devant la Bora, il n'aime guère les moteurs centraux arrière ! Pourtant "sa" Bora, aux suspensions réglées souples grâce à un bel équilibre général, était considérablement plus confortable et facile à conduire qu'une Ferrari BB512 ou une Lamborghini Countach ! Au milieu, le patron de Citroën (Pierre Bercot) et à droite, le directeur détaché de Citroën à Maserati (Guy Malleret). Assi derrière en cravate et poing devant le visage : Gianfranco Cornacchia, le concessionnaire Maserati pour Milan et le Nord et patron de la Scuderia Guastalla (l'alter ego de Guglielmo Dei, le concessionnaire Maserati pour Rome et le Sud et patron de la Scuderia Centro Sud) !
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Quand Alejandro De Tomaso reprit Maserati en 1975, Guerino était aux anges ! Sa chère firme Maserati passait entre les mains de son patron De Tomaso et son fils Aurelio, ingénieur De Tomaso, devint l'ingénieur en chef de Maserati après le limogeage de Giulio Alfieri qui avait préféré Citroën à De Tomaso lors de sa tentative de rachat précédente en 1968.

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On imagine sans trop de mal la fierté du vieux Guerino de voir son fils promu ingénieur en chef de la Maserati et la profonde reconnaissance qu'il nourrit dès lors envers Alejandro De Tomaso ! Voici ci-dessus Aurelio et Guerino Bertocchi en février 1978 à l'hôtel "Canalgrande" à Modène. Cet hôtel appartenait à Alejandro De Tomaso qui y avait ses bureaux et même y vivait dans une suite privée ! Guerino (71 ans) testait et réglait encore les De Tomaso et même parfois les Maserati, assurait la mise en main aux clients "VIP" et les relations avec les journalistes. Son fils Aurelio, "levé à toute heure", assurait les fonctions d'ingénieur en chef à la fois de De Tomaso et de Maserati ! Il est rare de voir les Bertocchi, père et fils sur la même photo, avant qu'un funeste et identique destin ne les emportent ... victimes d'accidents de la routes fatals alors qu'ils étaient passagers.

Guerino Bertocchi décéda à 73 ans le 13 avril 1981 au cours de la mise en main d’une De Tomaso Deauville, pilotée par un client un peu trop inexpérimenté ou trop sûr de lui. Guerino était passager au moment du choc, fatal aux deux occupants de la rapide berline.
Quand on pense que quatre ans plus tard (en 1985), son fils Aurelio trouvera la mort dans des conditions analogues, passager d'une Innocenti De Tomaso conduite dans le brouillard par le motoriste Ermanno Corghi !
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par SMART »

maseramo a écrit :Bertocchi supporta assez mal en fait, la tutelle Citroën qui le privait un peu de son influence dans l'usine.
Et pas que lui :

"Drieux, after he finished reviewing everything from ledgers to parts inventory, asked Malleret “how many wheels in a Maserati” and Malleret answered “Why five of course.” Drieux answered “No, more like 6 or 8.”...

:lol:
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par maseramo »

Mais où passaient toutes ces roues ?
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par Konimino2 »

En fait l hôtel canalgrande appartient toujours à la famille Detomaso et est géré par son fils Santiago qui était l héritier semble t il, qu moins pour la firme Detomaso.

Il me tarde d une virée à Modene et de prendre chambre la bas. Les prix ne sont pas prohibitifs.
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Re: Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

Message par SMART »

maseramo a écrit :Mais où passaient toutes ces roues ?
Les pneus étaient "recyclés" rapidement par les "Officines" alentours et ensuite consommés pronto-subito par les F.L.M. ;)

Comme indiqué par l'ami Sonnery, Citroën a découvert (bien embêté) qu'il y avait un trafic de pièces détachées de grande ampleur bien installé depuis des années... donc forcément ça a un peu cassé l'ambiance...

Cela parait incroyable, mais Maserati n'avait pas de gestion de stock au niveau du magasin général des pièces détachées. Pour monter les voitures, on se servait et quand on était au bout du stock on en commandait à nouveau. 8-)

De la même façon au niveau de la qualité des matériaux livrés, il n'y avait pas de labo métallurgique pour vérifier que les fournisseurs livraient réellement la qualité commandée... :?

Sinon d'un point de vue général on sait que la Mafia autour de cette époque s'est "intéressé de près" au secteur automobile dans le but de blanchir ses montagnes de $$$. A l'époque certains journalistes se demandaient même où Fiat trouvait l'argent pour financer tout ce qu'il faisait...
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