Guerino s'affaire sur une V8 RI, ici dans sa version initiale à carénage arrière haut sensé stabiliser l'auro à grande vitesse :
Ici la V8 RI dans sa seconde version à arrière abaissé :
Imaginée par Ernesto Maserati, la V8 "Ruotte Indipendente" était une voiture assez révolutionnaire du fait de ses quatre roues indépendantes (rares à l’époque), d’une boîte de vitesses repoussée à l’arrière contre le pont (pour améliorer la répartition des masses), de l’utilisation intensive de l’alliage Elektron qui sortait des aciéries Isotta-Fraschini (qui permit de limiter le poids à moins de 750 kg).
Le moteur, un V8 de 4.8 litres, développait 300 cv en 1935 puis 320 cv en 1936. Pour gagner du poids, il était assez simple avec, pour chaque banc, un bloc-culasse coulé en une seule pièce (selon la technique des 4 C 1500) et un seul arbre à cames en tête par rangée de cylindres qui dépassait de chaque côté de l'étroit fuselage et nécessitait un bosselage de la "carlingue". De même, un seul compresseur Roots « boostait » tout le V8. la V8 RI pouvait dépasser les 280 km/h.
En fait, cette voiture aurait été en mesure de battre ses rivales allemandes si la mise au point du train arrière, assez instable, avait été plus rigoureuse. Elle remporta cependant le Grand Prix de Pau aux mains du grand Philippe Etancelin, dit « Phiphi » (le seul à pouvoir tirer la quintessence de cette auto toujours à la limite du « drift »), et d’assez nombreuses places d’honneur. En 1936, le retour à un pont arrière rigide améliora la tenue de route mais trop tard et imparfaitement.