Maserati dream

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maseramo
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

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La 6 CM de 1936 est un petit chef d'oeuvre d'Ernesto Maserati. Elle a un moteur 6 cylindres en ligne 1500 cc à compresseur avec 2 arbres à cames en tête. Ce moteur délaissait les traditionnelles courses longues du piston pour une architecture carrée. La course courte réduisait la vitesse linéaire des pistons et autorisait les hauts régimes (6600 tr/mn ce qui, en 1936, était exceptionnel). Cette belle pièce d’horlogerie de 1500 cc, gavée par un compresseur Roots, « donnait » 155 cv en 1936 puis 175 cv en 1937. Pour un poids de 650 kg, la vitesse dépassait 230 km/h. Avec 27 exemplaires produits, la 6 CM connut un franc succès commercial. Elle s’adjugea de belles victoires en course, réussissant souvent à battre en classe 1500 les redoutables ERA anglaises. C’est à la Targa Florio, en Sicile, que la 6 CM exerça sa plus flagrante suprématie, remportant au général (devant des voitures de plus fortes cylindrées) toutes les éditions d’avant guerre (1937 avec Giulio Severi, 1938 avec Giovanni Rocco, 1939 avec Luigi Villoresi).
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

La 4 CL de 1939 est la plus aboutie des « voiturettes » Maserati 1500 de la période avant guerre. Contre les 8 cylindres 1.5 litres de l’Alfa Romeo 158, Ernesto opta pour un retour au 4 cylindres en ligne, plus léger, plus coupleux à bas régime, plus facile à entretenir et à régler par les clients privés et strictement carré avec des cotes 78 X 78. Le généreux alésage permettait l’installation de la très grande nouveauté de l’auto : les 4 soupapes par cylindres, caractéristique rare à l’époque ! Autre particularité de ce moteur, le L de 4 CL signifiait « Linguette », petite pièce intercalée entre la came et la tige de soupape et diminuant les efforts latéraux sur les soupapes. Ces « Linguette » poursuivirent leur carrière sur les Osca des fratelli après guerre et même jusqu'aux premières 250 F. Avec ses 1500 cc, ses seize soupapes, son compresseur Roots, ses deux bloc-culasse d’un seul tenant de 2 cylindres, ses deux arbres à cames en tête et ses huit sorties d’échappement (une par soupape), cette pièce d’orfèvrerie concrétisait tout le savoir-faire de Maserati, ravissait les puristes et délivrait 220 cv à 6600 tr/mn, catapultant la très légère 4 CL de 630 kg à 250 km/h. Aux mains du client-pilote anglais John Peter Wakefied, ce bijou mécanique remporta la coupe « Princesse du Piémont » et le Grand Prix d’Albi 1939, puis eut juste le temps de remporter la Targa Florio 1940 avec Luigi Villoresi à son volant avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale.
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Cette vieille photo est vraiment émouvante car on y retrouve les grands protagonistes du Maseratisme. Guerino Bertocchi en casquette blanche fait essayer la fine 4 CL à l'un des plus grands pilotes d'avant guerre : Tazio Nuvolari. On voit Bertocchi pour la première fois dans cette position qu'il prendra souvent après la guerre avec Stirling Moss, Juan Manuel Fangio et tant d'autres. Avec son éternelle casquette, penché sur le pilote installé dans le cockpit, il lui prodigue les conseils avisés de celui qui a vu naitre le bolide, qui l'a conduit pour ses premiers tours de roue, a réglé ses suspensions, a parfois changé les rapports de boîte et a effectué le rodage. A gauche Ernesto Maserati, les mains sur les hanches, observe la voiture magnifique qu'il a conçue. A droite le jeune Omer Orsi, les mains dans les poches et les jumelles au cou. Son père, l'industriel Adolfo Orsi, a racheté les Officine Maserati en 1937 mais en laissant les "fratelli Maserati" à la tête de l'entreprise pendant 10 ans. Omer Orsi dirigera Maserati avec grande claivoyance et tact de 1950 à 1968.
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Voici en 1939 une autre réalisation d’un Ernesto prolifique et serein après la reprise financière par la famille Orsi : la 8 CTF (Testa Fissa c'est à dire culasse coulée en une pièce avec le bloc ce qui permettait d'augmenter le rapport de compression) à course longue 69 x 100.

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La 8 CTF possédait des caractéristiques époustouflantes pour l'avant guerre (3 litres, 8 cylindres en lignes, 2 arbres à cames en tête, 2 compresseurs superposés, 365 cv, 780 kg et 290 km/h). Elle apporta une aura exceptionnelle à Maserati aux Etats Unis en remportant deux années consécutives (en 1939 et 1940) les 500 miles d’Indianapolis avec Wilbur Shaw au volant de cette 8 CTF appelée « Boyle Special » du nom du commanditaire. Elle manqua de peu la victoire lors de l’édition 1941, une roue s’étant rompue après 152 tours. Ci-dessous Wilbur Shaw remporte Indianapolis 1939 et portera le numéro 1 en 1940.
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

La 4 CLT, sortie en 1947, fut la dernière Maserati de course sur laquelle Ernesto Maserati travailla, en collaboration tranquille (c’était le caractère d’Ernesto) avec les nouveaux ingénieurs recrutés par Adolfo Orsi (Alberto Massimino et Vittorio Bellentani). Le T de CLT signifiait « Tubolare », la grande nouveauté de cette voiture qui, par rapport à la 4 CL, perdait le châssis classique en échelle (deux longerons en acier unis par des traverses en alliage) pour un ensemble en tubes d’acier de section ronde assurant à la fois rigidité et légèreté (630 kg à vide pour l’auto). Le moteur disposait désormais de roulements aux têtes de bielles et de pas moins de deux compresseurs Roots superposés.
Bien sûr, les quatre soupapes par cylindres de la 4 CL étaient toujours au rendez-vous et la puissance atteignait 280 cv en 1500 puis 290 cv en 1700 en 1949. Ce bolide fabuleux, capable de 270 km/h, fut aussi un grand succès commercial (29 exemplaires vendus) qui participa largement à la relance des courses après guerre.
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Si le championnat du monde de Formule 1 avait été créé en 1948, la 4 CLT aurait été championne en 1948 et 1949 car elle était vraiment très compétitive dans cette période et obtint un très beau palmarès : doublé au Grand Prix de San Remo 1948 (Ascari devant Villoresi) d’où le surnom de « San Remo » donné à la 4 CLT, victoires aux Grands Prix des Nations, de Monaco et de Mar Del Plata 1948 avec Nino Farina, aux Grands Prix d’Angleterre et de Buenos Aires 1948 avec Luigi Villoresi. La saison 1949 de la 4 CLT fut tout aussi enthousiasmante avec les victoires de Luigi Villoresi au Grand Prix du Brésil à Interlagos, d’Alberto Ascari au Grand Prix d’Argentine à Buenos Aires, d’Emmanuel de Graffenried au Grand Prix d’Angleterre, de Juan Manuel Fangio aux Grands Prix de San Remo et d’Albi.

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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Comme vous le comprenez bien, Maserati commença par être un constructeur exclusif de voitures de courses très raffinées toutes à compresseur avec des techniques d'avant garde (deux arbres à cames en tête dès 1924 sur Diatto Grand Prix, commande hydraulique des freins avant, 4 soupapes par cylindres, roues indépendantes et boite à l'arrière sur V8 RI, Testa Fissa, double compresseur ...).

En 1947, Maserati sort sa première voiture de tourisme :

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La A6 1500 GT (A en hommage à Alfieri Maserati, 6 cylindres 1500 cc GranTurismo) fut la première Maserati à ne pas être une voiture de course. La carrosserie était signée Pininfarina. Le moteur était un tout nouveau 6 cylindres en ligne de 1500 cc à culasse séparée classique (Testa Riporta), à simple arbre à cames en tête, sans compresseur et initialement avec un seul carburateur Weber 36 DCR. Adolfo Orsi junior explique que le choix d'une faible cylindrée pour une voiture malgré tout luxueuse s'imposait dans l'immédiat après guerre à cause de la pénurie d'essence. Mieux valait faire rouler une 1.5 litres que de laisser une 4 litres au garage faute d'essence. La puissance était modeste avec 65 cv mais, l’auto pesant 900 kg, elle pouvait atteindre 150 km/h. Une version 3 carburateurs 90 cv 165 km/h équipa dès l'usine 9 des 61 exemplaires de A6 1500 GT mais fut souvent adaptée secondairement sur les autres exemplaires. Ce moteur tout simple sera pourtant à l’origine d’une lignée très noble de 6 cylindres en ligne de plus en plus puissants qui s’illustrèrent en course autant que sur route jusqu'à aboutir à la 250 F championne du monde de Formule 1 en 1957, étonnement en descendance directe de la modeste A6 1500 GT.

Article sur la A6 1500 GT :
http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=2372
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Pour vous y retrouver parmi les Maserati d'après guerre, la famille A6 en fait (les barquettes S 6 cylindres et la 250 F pouvant être considérées appartenant à cette famille) :

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La 4 CLT est notée pour faire le lien avec la génération des Maserati d'avant guerre à compresseur. Toutes les autres sont "atmosphériques".
En bleu les voitures routières, au centre les voitures de course catégorie "Sport", à droite celles de Grand Prix- Formule 1. En noir les noms des ingénieurs responsables des projets.
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Ci-dessous en 1953, Juan Manuel Fangio, en pardessus et cravate, teste le prototype A6GCS/53, plaçant les roues juste à la corde du virage ! Notez le petit saute-vent et la calandre concave vers l'avant. Le double échappement superposé à gauche est une caractéristique des A6GCS/53 et des futures barquettes 300 S qui leur succéderont.
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L'A6GCS/53 pour Alfieri 6 cylindres Ghisa (la fonte, le matériau du bloc des A6 jusqu'en 1950. Il fut ensuite en aliage mais le G resta dans les appelations !) CS pour Corsa catégorie Sport 53 car née en 1953.
L'A6GCS/53 est un pur joyau sorti directement de l'imagination de l'ingénieur Gioacchino Colombo (le « père du V12 Ferrari qui ne restera que l'année 1953 chez Maserati mais en produisant deux merveilles : l'A6GCM "Interim" qui sera vice championne du monde de Formule 1 en 1953 avec Fangio et l'A6GCS/53 qui en est sa dérivée en catégorie Sport). Colombo ne se contenta pas de dessiner la culasse double arbre à cames du 6 cylindres en ligne 2 litres 170 cv de l'A6GCS/53 mais aussi la très jolie carrosserie "barquette" réalisée toute en aluminium comme il se doit chez Fantuzzi. Extraordinaire époque où les ingénieurs motoristes étaient aussi "designer" !
Produite à 52 exemplaires de 1953 à 1955 et capable de 235 km/h, la belle A6GCS/53 connut un succès commercial auprès des clients-pilotes.
Très compétitive, elle s'adjugea de nombreuses places d'honneur et remporta une multitude de "classiques" italiennes dont le tour de Sicile 1954 et la Targa Florio (jusqu’à 2 litres) 1954 aux mains de Luigi Musso, la coupe des Dolomites 1954 avec Sergio Mantovani et à nouveau la Targa Florio (jusqu’à 2 litres) 1955 avec Giardini et Manzini. Elle était si performante que, même en 1959, elle finissait encore cinquième du général à la Targa Florio, faisant toujours le bonheur des pilotes amateurs !

Article sur l'A6GCS/53 :
http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=2259
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Pinin Farina réalisa aussi sur base A6GCS/53 quatre exemplaires d’une magnifique berlinette à la calandre concave (qui inspira notre GranTurismo actuelle) sur commande spéciale de l’agent Maserati de Rome, Gugliemo Dei, dit « Mimmo » Dei, patron de la Scuderia Centro Sud. Cette commande avait été suggérée à « Mimmo » par ses clients qui avaient subi des orages terribles pendant les Mille Miglia 1952. On peut remercier ce mauvais temps car « Pinin » a produit là un véritable chef d’œuvre, l’une des plus belles Maserati de tous les temps :
Image
Ci-dessus nous avons le troisième des quatre exemplaires de A6GCS/53 Berlinetta Pininfarina. Il s'agit de #2059 qui a remporté le concours d'élégance de Villa d'Este en 2016 et le "Best of the best award 2017" (choisissant la meilleure parmi les 9 voitures ayant remporté un concours d'élégance prestigieux l'année précédente). Les experts internationnaux ont considéré que #2059 était là la plus belle voiture de collection au monde en 2017 !
Article sur l'A6GCS/53 Berlinetta Pininfarina :
http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=4352
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Ah la fameuse dérive anti-remoux derrière la tête des pilotes des barquettes S !

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Article sur les barquettes S :
http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=2362
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

La 200 S a été fabriquée à 28 exemplaires de 1955 à 1957. Elle est sans doute la plus fine et élancée de toutes les barquettes de la famille S :
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Sur la 200 S, le moteur 4 cylindres double allumage de la 150 S avait été poussé à 2 litres et délivrait 190 cv à 7200 tr/mn ce qui, avec un poids de 660 kg, autorisait 260 km/h.

Article sur la 200 S :
http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=2320
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Ci-dessous #2054 né en 1953 est le premier des trois A6G/54 spyder Frua nez court :
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Les A6G/54 sont les déclinaisons routières des A6GCS/53 avec un moteur toujours de 2 litres mais dégonflé à 150 cv. 54 pour nées en 1954.
#2054 n'est pas une vraie A6G54 car elle est née en 1953 et avec un moteur de course 170 cv ! Livrée par Guglielmo Dei à un client romain, #2054 fut revendue en 1955 à un pilote texan, Bobby Burns, qui l'engagea en compétition. Elle remporta notamment la "Mansfield race" en Louisiane en 1955. En 1957, Burns déposa la carrosserie Frua, jugée insuffisamment aérodynamique en course, et la remplaça par une très fine carrosserie "barchetta". Il obtint de bons résultats en compétition avec elle jusqu'en 1959. La belle carrosserie Frua fut placée sur un châssis de Triumph. En 2000, Sam Homme du New Jersey racheta la Triumph avec sa carrosserie Frua intacte et complète, possédant même les logo "Frua" d'origine. Il récupéra la carrosserie et la plaça sur le châssis 2190 de Maserati A6G/54 Allemano (moteur 2190 de 150 cv).
Ce petit chef d'œuvre de restauration automobile, qui est actuellement une vraie A6G/54 avec son moteur "stradale", a trouvé preneur à 2.53 millions de dollars en 2013 à Monterey (RM Auctions).

Article sur les A6G/54 :
http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=3064
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Autre chef d'oeuvre du Maseratisme, sans doute aussi l'une des plus belles Maserati de tous les temps, l'A6G/54 coupé Zagato a été construite à 20 exemplaires entre 1955 et 1956 avec le 2 litres de 150 cv :
Image
Ci-dessus la merveilleuse #2186 de 1956 (que nous avions admirée à Modène en 2014 au musée Casa Enzo Ferrari) s'est vendue 4.4 milions de dollars à Monterey l'été 2017 (Gooding).
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Je l'adore cette photo. Je l'emporterais sur une île déserte ou une chambre d'hôpital ! La 250 F est vraiment la plus belle Formule 1 à moteur avant, l'archétype même de ce type de voiture qui allait disparaître au début des années 60 au profit des voitures à moteur central arrière.
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Stirling Moss remporte le Grand Prix de Monaco 1956 sur 250 F (6 cylindres en ligne 2.5 litres 270 cv, 290 km/h). Stirling Moss était pilote officiel de l'écurie Maserati en 1956. En remportant aussi le Grand Prix d'Italie à Monza, il réussira de nouveau à devancer Fangio et sa Ferrari qui seront pourtant sacrés champions du Monde de Formule 1 à la fin de cette saison 1956.
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Voici la 250 F à moteur V12 du musée Panini. Deux exemplaires de 250 F V12 furent réalisés en 1957 et, si le moteur V12 de 2.5 litres délivrait 330 cv (autorisant 300 km/h) avec une carburation impeccablement réglée par Antonio Reggiani et Ermanno Cozza, il manquait de couple à bas régime de sorte que Juan Manuel Fangio et jean Behra préférèrent la 6 cylindres avec laquelle Fangio sera champion du Monde de Formule 1 en 1957.
Image
La 250 F 12 cylindres est encore plus fine et élancée que la 6 cylindres ! On reconnait au fond la 3500 GT du musée Panini.

A noter que ce moteur Maserati V12, réalésé à 3 litres, était encore compétitif 10 ans plus tard car il équipa les Cooper de Formule 1 des saisons 1966-1967 avec des résultats honorables : une 3ième place au championnat constructeur en 1966 et en 1967, une victoire en Grand Prix à chaque saison (Mexico 1966 avec John Surtees, Kyalami 1967 avec Pedro Rodriguez), une ribambelle de places d'honneur en 1966 et l'éclosion du talent d'un jeune autrichien qui signa son premier podium à Spa 1966 : Jochen Rindt.
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

La rutilante 3500 GT du musée Panini est une "première série" de 1958 (6 cylindres en ligne, 3.5 litres, 220 cv 225 km/h, carrosserie toute en aluminium selon le procédé "superleggera" de Touring, 2225 exemplaires).
Image

Voici ci-dessous un petit article où j'ai essayé de décrire les tenants et les aboutissants de la 3500 GT, voiture historiquement très importante pour la firme Maserati :


La 3500 GT a sauvé financièrement Maserati qui était placée sous contrôle judiciaire et bancaire fin 1957, comme toutes les sociétés d'Adolfo Orsi. Ce dernier avait réalisé de très lourds investissements en Argentine du temps du général Peron. Mais, à la destitution de Peron en 1956, ses successeurs ne reconnurent pas les engagements et la dette contractés envers le groupe Orsi qui se retrouva en position plus que délicate.

Maserati allait pourtant signer une saison 1957 exceptionnelle, la plus belle de son histoire, avec le titre de champion du monde de Formule 1 de Juan Manuel Fangio sur la très aboutie 250 F alors que la toute récente 450 S, non encore suffisamment développée, était néanmoins vice-championne en catégorie Sport.
Cependant, le "Credito Italiano" (qui voulait récupérer ses fonds de la malheureuse aventure argentine d’Adolfo Orsi) interdit aux Officine Alfieri Maserati pour 1958 tout engagement dans un programme de compétition "usine", estimé trop dispendieux, en autorisant cependant la vente de voitures de course à des écuries ou des pilotes privés. Heureusement que ce jugement n’était pas intervenu en 1957 car il aurait privé Maserati d’un titre de champion du monde de Formule 1, Fangio n’aurait en effet signé que pour une écurie "usine". Si quatre exemplaires de 250 F furent encore produits et vendus à des privés en 1958, la 450 S termina net sa carrière européenne car le règlement changea fin 1957, limitant la cylindrée en "Sport" à 3 litres. Dommage car 1957 avait permis "d’essuyer les plâtres" de cette extraordinaire barquette qui parvenait à peine à une maturité de bon augure pour 1958. Sa belle carrière ultérieure aux USA le prouva largement. Mais seuls trois exemplaires supplémentaires de 450 S furent vendus en 1958.



Pour Maserati, la seule voie de sortie possible de cette crise financière (dont elle n’était en rien responsable) tenait en le succès commercial, impératif et massif, d’un véhicule de tourisme : la 3500 GT. Vingt ans plus tard, quand on demandait à Giulio Alfieri, l'ingénieur en chef de Maserati, quelle avait été sa plus belle satisfaction professionnelle, la réussite de la 250 F ? L’exploit technique de la Birdcage ? Eh bien non. Le grand ingénieur répondait invariablement que le succès commercial de celle qu’il appelait toujours la Tipo 101, la 3500 GT, fut sa plus grande joie : « à certains moments, nous sommes tous de grands sentimentaux ; voir l’usine bien fonctionner et l’objet que vous avez conçu et construit se vendre si bien partout dans le monde est un moment de pur plaisir ! ».

Alfieri savait que Maserati misait gros sur cette voiture, ni plus ni moins que sa survie en fait. Il fit tout pour qu’elle fût un succès. Le 6 cylindres en ligne de 3.5 litres, avec ses 2 bougies et 2 soupapes par cylindre, déjà bien testé en course sur la 350 S de Stirling Moss aux Mille Miglia 1956 (260 cv,distribution par cascade d’engrenages, carter sec), donnait 220 cv en version civile grâce à ses nouveaux ACT issus de la compétition et malgré le retour à la distribution par chaine et au carter désormais humide. Le châssis était bien sûr tubulaire (comme sur toutes les Maserati depuis 1947) et Alfieri décida, pour augmenter la fiabilité, de faire appel à un grand nombre de composants longuement éprouvés et de marques reconnues. Ainsi choisit-il attentivement un embrayage anglais Berg and Beck, une boîte 4 vitesses ZF allemande (accolée au moteur), un arbre de transmission Hardy Spicer et un pont arrière anglais Salisbury. La direction à bille venait de chez Burman et la suspension avant de chez Alford et Alder (la même que sur les Jaguar). Girling fournissait les amortisseurs et les freins à tambour ailetés, Borrani les jantes.

Alfieri avait vraiment fait son marché dans ce qui se faisait de mieux à l’époque.


Il fallait trouver une carrosserie de grande classe (et obligatoirement unique compte tenu des volumes de production) pour habiller ce puzzle européen (moteur et châssis italiens, jantes également, boite de vitesses allemande, tout le reste anglais). Alfieri avait mis en concurrence les "grands couturiers" de la carrosserie italienne. Si PininFarina s’avérait à ce moment trop occupé avec Ferrari, Zagato et Frua produisirent des dessins mais Allemano et Touring furent très rapides et réussirent à exposer chacun un prototype au salon de Genève de mars 1957. La chose fut très vite entendue, le projet Touring était fluide, équilibré, dynamique. Il plaisait beaucoup avec ses phares ronds bien à l’extrémité des ailes, sa calandre oblongue, son pare-brise galbé avec des montants fins et très postérieurs pour ne pas gêner la visibilité, sa lunette arrière très penchée, reprenant latéralement le galbe du pare-brise avec grande élégance. Ce superbe prototype de la carrosserie Touring au salon de Genève 1957 était peint en blanc et, spontanément, visiteurs et journalistes le nommèrent avec révérence "la dame blanche". En ces années, le blanc symbolisait l’élégance et rappelait le maillot blanc du coureur cycliste Fausto Coppi qui dominait avec classe sa spécialité. La 3500 GT Touring remporta instantanément tous les suffrages et Giulio Alfieri sut que Maserati tenait bien là son "best seller". A noter que la carrosserie, qui resta toute en aluminium même lors de la production de la 3500 GT en série, reposait sur un très fin treillis métallique, selon le procédé “Superleggera” de Touring.

Un prix de vente astronomique (celui d'un "petit manoir" selon Adolfo Orsi junior, le fils d'Omer et petit fils d’Adolfo Orsi), n'empêcha pas la 3500 GT de connaitre un grand succès commercial avec 2225 exemplaires produits de 1957 à 1964 (à comparer aux 137 Maserati de route construites entre 1947 et 1957).

Cette voiture arrivait aussi au bon moment, c’était le début du "miracle italien". L’économie transalpine, favorisée par rapport à la France par l’absence de guerre coloniale à financer, était en "plein boom" avec une croissance à deux chiffres dans une ambiance de "Dolce Vita" et un appétit pour la vie, la société de consommation, dont on a du mal aujourd’hui à imaginer la force, la nouveauté. D’ailleurs, en ces années, tout ce qui était moderne était attirant, l’exode rural vers les villes majeur avec des besoins en équipement des ménages gigantesques.

Forcément, des gens gagnaient de l’argent à tous les échelons et un italien qui gagne de l’argent, qu’en fait-il d’après vous ? Hé, il s’achète "una bella macchina" ! Or une marque italienne qui avait produit jusque-là presque exclusivement des voitures de course, qui venait d’être sacrée championne du monde de Formule 1, sortait un sublime coupé routier dont le moteur ne différait guère de celui de Formule 1 si ce n’est par la cylindrée augmentée : bingo ! Vous imaginez l’argument marketing, vous pouviez acheter pour la route la F1 championne du monde ! Habilement, Alfieri avait laissé supposer que la 3500 GT était l’évolution routière de la 250 F. Sur un grand nombre de points c’était assez vrai avec, dans les deux cas, six cylindres en ligne, deux arbres à cames en tête, double allumage, admission trois carburateurs à droite, échappement à gauche. Le bloc 2.5 litres 270 cv de la 250 F n’avait cependant pas les mêmes cotes que le 3.5 litres 220 cv de la 3500 GT, historiquement plus récent. Mais peu importait ce détail tant les gènes "course" habitaient puissamment le moteur du nouveau coupé emporté avec aisance, malgré ses 1300 kg, jusqu’à 225 km/h, ce qui constituait une performance de premier ordre à l’époque.

Une autre donnée, plus psychologique, intervint également dans le succès de la 3500 GT. Avec l’hécatombe des pilotes de course entre 1954 et 1958, les "gentlemen drivers" n’avaient plus tellement envie de risquer (fortement) leur vie au volant de bolides de plus en plus puissants et contre des adversaires de plus en plus souvent professionnels. Un changement de mentalité s’opérait : avec l’éloignement de la guerre, la mort devenait insupportable. Par contre, disposer d’une voiture de tourisme sportive, représentative du statut social ancien ou tout récent, utilisable sur des routes qui ne connaissaient pas encore les limitations de vitesse plaisait bien aux nouveaux "drivers". Et le métier de l’usine Maserati changea alors, tout à fait en adéquation avec ce changement de société. Le fabricant quasi exclusif de voitures de course qui commettait quelques "stradale" devint en 1958, et avec la 3500 GT, un constructeur de véhicules de tourisme luxueux et sportifs qui faisait encore quelques voitures de course.

Les bons de commande de 3500 GT affluaient mais Alfieri, comme à l’accoutumée, ne se reposa pas sur ses lauriers et améliora sans cesse sa création. En 1959 furent proposés en option des freins Girling à disque à l’avant, bien que les tambours fonctionnaient assez bien sans "fading" exagéré. Toujours en 1959, des carburateurs un peu plus gros étaient montés ainsi que des tendeurs de chaine de distribution différents. Une boite de vitesse ZF cinq vitesses et des jantes Borrani à rayons en 16 pouces de diamètre et 5.5 pouces de largeur furent proposés en option à partir de 1960.

Quand le vent souffle, il faut hisser les voiles : devant le succès du coupé, Alfieri comprit très vite qu’il fallait profiter de cet engouement et proposer un cabriolet sur le châssis 3500 GT raccourci de 10 cm. Les carrossiers furent mis en concurrence à nouveau. Touring donna deux versions mais, cette fois-ci, ce fut Giovanni Michelotti pour Vignale qui produisit le dessin le plus réussi et remporta le marché du cabriolet qui sortit en 1960. Par rapport à la 3500 GT coupé, la ligne de caisse accusait un charmant rehaussement entre la portière et la roue arrière.

1961 fut l’année d’un "restylage" (comme on dit de nos jours) du coupé 3500 GT avec des modifications esthétiques : museau plus long, ligne de toit plus basse, feux arrière redessinés. Les quatre disques Girling et la boîte ZF cinq vitesses étaient désormais montés en série et une injection indirecte Lucas était disponible en option, faisant monter la puissance à 235 cv.

Lucas avait été préféré à Bosch qui avait équipé des 250 F "usine" à injection en 1956. Ce fut la 3500 GTi qui portait le logo "iniezione" et fut louée pour sa souplesse d’utilisation malgré des pannes d’injection quand la voiture n’était pas utilisée assez régulièrement.

Les propriéraires célèbres de Maserati 3500 GT, bolide "tendance" de l'époque, furent très nombreux. On peut citer, entre autres, le Prince Rainier III de Monaco, le Roi du Maroc (cabriolet Vignale), le Baron Pompeo Terribile, le ténor Giuseppe di Stefano, les acteurs Alberto Sordi, Tony Curtis, Stewart Granger, Dan Blocker, Dean Martin (cabriolet Vignale), Rock Hudson ou encore Elisabeth Taylor et Anthony Quinn, le pilote Peter Revson, les coureurs cyclistes Gino Bartali et Fausto Coppi.

Gianfranco Cornacchia, pilote de course "gentleman driver" et représentant commercial de Maserati pour le nord de l'Italie, conduisait régulièrement une 3500 GT coupé entre Milan et Modène sur la nouvelle "Autostrada del Sole", établissant un record de péage à péage de 39 minutes sur environ 160 kilomètres !

http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=2162
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

La 5000 GT Allemano de 1961 a été produite à 19 exemplaires. Son V8 de 5 litres dérivé de celui de la 450 S donne 350 cv amenant la belle à plus de 265 km/h ce qui en faisait l'une des voitures les plus rapides (et les plus chères) de son temps :
Image

Article sur les 5000 GT :
http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=2215
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Oups un oubli dans le diaporama, la Birdcage Tipo 60-61 ! :(

La « Birdcage », est née en 1959 de l’esprit inventif de Giulio Alfieri qui imagina un châssis révolutionnaire, fait d’un treillis de 200 petits tubes creux très fins (de 10 ou 12 ou 15 mm de diamètre) réalisés en acier de 1 mm d’épaisseur. Le châssis ne pesait que 39 kg ! Le nom de « Birdcage », cage à oiseau, s’imposa de lui-même pour cette Tipo 60 (2 litres, 200 cv) ou Tipo 61 (2.9 litres, 250 cv). Les moteurs 4 cylindres en ligne, 2 ACT, double allumage (2 bougies par cylindre) étaient inclinés de 45 degrés sur la droite pour abaisser au maximum le capot (réduisant la surface frontale) et le centre de gravité. La boîte 5 vitesses était solidaire du différentiel arrière. En version 2 litres, la Birdcage ne pesait que 570 kg et filait déjà à 270 km/h, en 2.9 litres c’était 600 kg et 285 km/h !

Sur les 22 Birdcage produites de 1959 à 1961, seulement 6 furent des Tipo 60 de 2 litres (plutôt réservées au marché italien) dont une, la première, convertie en Tipo 61 et vendue à l’écurie américaine Camoradi dirigée par Lloyd Casner, dit «Lucky» Casner. Au total, Camoradi, (qui signifiait Casner Motor Racing Division) commanda cinq Tipo 61, dont au moins une à queue longue et pare-brise plongeant. Les voitures de cette écurie portaient les couleurs classiquement américaines. Elles étaient blanches avec une bande bleue, livrée devenue depuis lors symbolique voire mythique de la Birdcage.
Image
Camoradi fit courir sur Birdcage des pilotes de très grand talent : «Lucky» Casner bien sûr, mais aussi Stirling Moss, Dan Gurney, Carroll Shelby, Masten Gregory, Jo Bonnier. Tous ces as du volant adoraient la Birdcage pour sa maniabilité, sa légèreté, son équilibre général, son freinage et sa sobriété qui permettait des arrêts moins fréquents que ceux des gourmandes Ferrari et Aston Martin. Malgré quelques problèmes de fiabilité dus aux faibles moyens financiers de Maserati accordés au développement et à la mise au point, la Birdcage remporta de nombreuses courses dont les plus belles furent les 1000 kilomètres du Nürburgring 1960 (Tipo 61 avec Piero Taruffi, Stirling Moss et Dan Gurney) et 1961 (Tipo 61 avec Stirling Moss, Masten Gregory et «Lucky» Casner).

Article sur la Birdcage :
http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=2223
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Au salon de Genève 1962, fut présentée la Sebring (Tipo AM101 S) qui rentra en production en plus de la 3500 GT (Tipo AM101) toujours inscrite au catalogue Maserati. Ce nouveau coupé était basé sur le châssis court du cabriolet 3500 GT et, comme pour ce dernier, la paternité de son élégante silhouette revenait au talent de Giovanni Michelotti pour Vignale. D'emblée pensée comme une version plus sportive de la 3500 GT et non comme celle qui allait lui succéder, la nouvelle venue devait initialement s’appeler 3500 GTi S. Pourtant, très vite, Omer Orsi et Giulio Alfieri considérèrent que sa personnalité, différente par rapport à la 3500 GT, méritait bien une appellation qui lui était propre. « Sebring » fut choisi en mémoire de la victoire éclatante de la 450 S aux 12 heures de Sebring 1957 (Fangio-Behra). Par rapport à la 3500 GT, la petite dernière de la famille se caractérisait par ses doubles phares à l’avant qui lui conféraient une allure plus moderne. De même, les galbes sur les côtés du pare-brise et de la lunette arrière, un peu passés de mode, un peu trop « années 50 », disparaissaient au profit d’un pare-brise plus incliné. La malle était plus haute et munie de feux verticaux sur la première série de Sebring (avant 1965). Cette première série entra en production en 1962 avec l’injection Lucas de série, alors qu’elle était optionnelle sur la 3500 GT.

Image
La Sebring offrait un choix de trois moteurs, tous 6 cylindres en ligne à injection Lucas : 3.5 litres de 235 cv, 3.7 litres de 245 cv ou 4 litres de 255 cv. Curieusement, les vitesses de pointe « catalogue », considérables, correspondaient aux puissances respectives : 235, 245 ou 255 km/h !

Article sur la Sebring :
http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=2269
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Pietro Frua fut particulièrement inspiré en dessinant en 1963 la Mistral dotée d’un avant très plat, presque révolutionnaire avec la calandre et son trident « cachés » sous le pare-choc d’où naissait un capot très bas. A l’arrière, de type « fastback », une lunette vitrée très longue servait de couvercle de coffre.

Image
Les motorisations 6 cylindres en ligne de la Mistral, toutes à injection Lucas, restaient les mêmes que celles de sa grande sœur Sebring : 3.5 litres 235 cv, 3.7 litres 245 cv ou 4 litres 255 cv.
La finition et l'équipement de la Mistral étaient de très haut niveau pour l'époque :
Image
La Mistral (Tipo AM 109) inaugura la série des Maserati baptisées de noms de vents. C’est le colonel américain John Simone, importateur Maserati pour la France avec son associé Jean Thépenier (garage de Saint-Cloud), qui suggéra à Omer Orsi (le patron de Maserati) et à Giulio Alfieri (l’ingénieur en chef) d’adopter ce nom de Mistral, vent soufflant dans la vallée du Rhône en direction de la Méditerranée puis obliquant vers la Côte d’Azur, mais aussi nom d’un célèbre train rapide reliant, dans les années 60, Paris à Nice.
La Mistral, qui devait initialement s’appeler « berlina due posti », donnait en 1963 un « sacré coup de vieux » à la Sebring, laquelle venait pourtant à peine de sortir en 1962 ! Seuls ceux qui souhaitaient avoir deux vraies places à l’arrière, même mesurées, adoptèrent la Sebring (2 + 2). La Mistral, très moderne de ligne, était une pure deux places même si on pouvait avoir deux toutes petites places d’appoint en option, uniquement utilisables par de petits enfants. Le poids des Sebring et Mistral était comparable, entre 1300 et 1350 kg selon la motorisation.

Il est intéressant de noter que les périodes de production des différents modèles routiers du Trident se chevauchaient. Cela était favorisé par le fait qu’il n’y avait pas une chaîne de production, rapide mais condamnant à la réalisation d’un modèle unique. Dans ces années chez Maserati, les voitures étaient fabriquées à la main sur poste fixe. Rien n’interdisait que soit assemblée une 3500 GT sur un premier poste, juste à côté une Sebring et sur un troisième une 5000 GT si une commande arrivait. Les ouvriers allaient chercher, ou on leur amenait, les pièces à installer.

3500 GT 1957 à 1964 : 2225 exemplaires dont 242 Spyders Vignale
Sebring 1962 à 1968 : 600 exemplaires
Mistral 1963 à 1969 : 955 exemplaires dont 125 Spyders
Quattroporte I 1963 à 1969 : 776 exemplaires
5000 GT 1959 à 1965 : 34 exemplaires

Ainsi, l’année 1965, les cinq modèles étaient en production concomitamment. On pourrait même dire les sept modèles si on tient compte de la 3500 cabriolet Vignale, encore produite, et du Spyder Mistral, déjà disponible ! (et je ne parle même pas des voitures de course, construites au même endroit). Il est ahurissant de réaliser que la Mistral apparaissait moins de deux ans après la Sebring qui poursuivait sa carrière. Il y en avait vraiment pour tous les goûts !

Article sur la Mistral :
http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=2274
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Re: Maserati dream

Message par maseramo »

Voici la Quattroporte I de 1963 dessinée par Pietro Frua. Son moteur V8 dérivait de celui de la 450 S et donnait 260 cv en 4.2 litres (230 km/H) ou 290 cv en 4.7 litres (255 km/h ce qui était un record du monde pour une berline).

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Ah les interrupteurs à bascule ! Toute une époque !
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Article sur la Quattroporte I :
http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=12&t=2603
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