
En phase avec les préoccupations du moment, la consommation se trouvait réduite d’un bon tiers au moins par rapport à une berline V8 de 4.9 litres mais au prix d’une vitesse de pointe (200 km/h) très modeste pour une Maserati, la plus modeste depuis la 2000 GT A6G 2 litres de 1950.
Cela était d'autant plus dommage que les qualités dynamiques du châssis de la Quattroporte II Bertone étaient remarquables, parmi les meilleures de toute la production automobile de l'époque, et l'équilibre général excellent ainsi que le plaisir de conduite si on faisait abstraction de la puissance.

photo Carrossimo
Les grands attraits de cette voiture résidaient plutôt dans son confort vraiment exceptionnel (suspensions hydropneumatiques), sa tenue de route extraordinaire, son luxe intérieur, sa modernité, sa grande classe et le prestige de son blason « Maserati ». Elle eut été la première Maserati à traction avant si elle avait industriellement vécu et connu la production de série. Les premières réactions de la clientèle lors des salons étaient plutôt favorables.
L'idée, après un lancement en V6 "économique" compte tenu du choc pétrolier de 1973 (triplement du prix de l'essence en 1 an), était de proposer une version V8 l'année suivante, quand les esprits seraient apaisés.
L'ingénieur Giulio Alfieri proposa d'abord d'utiliser le bon vieux V8 Maserati créé en 1957 mais Citroën (propriétaire de Maserati de 1968 à 1975) jugea ce groupe trop ancien et dispendieux.
L'été 1974, l'ingénieur Giulio Alfieri expérimenta alors un moteur V8 de 4 litres 280 cv inédit créé à partir de deux moteurs V6 de 3 litres C114 de Merak SS. De façon artisanale, des blocs et culasses furent coupés à la jonction 2.5 cylindres-0.5 cylindre et d'autres au milieu à la jonction 1.5 cylindres-1.5 cylindres. Les 2.5 cylindres furent soudés au 1.5 cylindres par le milieu du troisième cylindre et on obtint, avec deux V6 de 3 litres, un V8 de 4 litres.
Ce moteur V8 fut placé dans une SM rouge Rio et servit quotidiennement de voiture de fonction à l'ingénieur Alfieri et à de multiples tests pendant 1 an et 15 000 kms. Ce moteur aurait été très facilement installé dans une Quattroporte II Bertone et c'était d'ailleurs prévu ainsi.